Calliope vient tout juste de donner la vie à leur premier fils et ne peut le suivre. Elle sombre dans un profond désespoir, mais elle achète un billet de bateau pour le suivre. Elle n’a que 16 ans, ne parle pas un mot de français, il va falloir plusieurs mois pour découvrir qu’il s’est installé à Grenoble où il vit dans un étal lamentable. Elle l’oblige à à travailler dur afin de subvenir aux besoins de leur famille.
13 années plus tard ils parviennent à ouvrir un commerce en Crète. Calliope est heureuse mais Nicolas dilapide leurs économies et ils doivent retourner définitivement France.
La famille obtient la nationalité française et peu à peu leur vie s’améliore. Calliope a mis au monde 8 enfants lorsque la 2ème guerre mondiale éclate. Nicolas meurt à 45 ans et elle se retrouve veuve avec deux enfants en bas âge. Ses aînés se battent dans le maquis. Son fils aîné, célèbre maquisard plein de bravoure, deviendra par la suite une importante personnalité politique de la région grenobloise. Ses autres fils sont envoyés en camp de concentration à Dachau. Un seul en reviendra, brisé et longtemps malade.
En fin de vie, il ne reste à cette femme de l’exil que la fierté d’avoir offert des héros à la France. Son amour quasi maladif pour son aîné tourne en une véritable vénération, or lui aussi va la trahir en refusant de la prendre chez lui pour y finir ses vieux jours. Installée dans une maison de retraite, elle va se laisser mourir en quelques semaines.
C’est un roman épique célébrant le courage, la grandeur d’âme et le combat acharné de deux immigrés grecs arrivés en France au début du siècle précédent. C’est une histoire trépidante et bouleversante, emplie de couleurs locales et basée sur des faits authentiques.
Kastaniotis, 2014, 400p.